Les grands principes de la prévention des infections sur un chantier
Même si l’activité commence à reprendre sur les chantiers de construction du pays, difficile de faire comme si de rien n’était : sans vaccin ni immunité collective, le risque de propagation du coronavirus demeure. C’est pourquoi le retour au travail – et donc sur les chantiers – doit s’accompagner d’un plan de prévention des infections.
Misez sur une approche multidimensionnelle
Pour limiter les infections, vous devez miser sur une approche multidimensionnelle : revoir les pratiques de nettoyage et d’hygiène, aménager adéquatement l’espace, amener les employés à adopter de nouvelles habitudes par les employés, etc. Vous devez également concevoir un plan d’intervention contre la COVID-19 – en vous appuyant sur les recommandations sectorielles et gouvernementales – que vous pourrez appliquer sur tous vos chantiers. Il faudra ensuite communiquer ce plan à tous les employés, entrepreneurs et corps de métier, et l’ajuster au besoin.
Avant le retour des travailleurs , vous devrez sans doute réaménager le site pour prévenir les infections. À cette fin, l’Association canadienne de la construction (ACC) a élaboré un protocole normalisé pour tous les chantiers de construction canadiens (qui évoluera au rythme des nouvelles pratiques).
Compartimentez votre chantier
Parmi ses recommandations, l’ACC suggère ce qui suit : « Le chantier doit être séparé en zones dans la mesure du possible, ou d’autres méthodes doivent être utilisées pour que les différentes équipes/personnes de métier soient séparées physiquement en tout temps ». Par ailleurs, il faut fixer le nombre limite de personnes qui peuvent se trouver dans une même zone ou dans les coins-repas, les salles de bains et les autres aires communes.
Pour ce faire, il faudra peut-être échelonner, diviser ou alterner les quarts de travail pour que moins de personnes se côtoient dans les zones les plus achalandées. L’ACC vous encourage aussi à demander aux employés de décaler volontairement leurs heures de travail ou à prévoir une période tampon entre les différents quarts. Il se peut donc qu’il y ait moins de travailleurs sur le chantier en même temps, et il faudra peut-être ajuster l’échéancier du projet en conséquence
On le sait : il n’est pas toujours évident de maintenir une distance raisonnable entre les travailleurs, surtout s’ils fonctionnent en équipe. Pour les travaux qui demandent une grande proximité, l’ACC préconise d’instaurer des procédures officielles et d’imposer le port d’équipement de protection individuelle (EPI) afin de réduire les risques. Établissez un plan qui limite ou prévient complètement les contacts entre les différentes équipes, en échelonnant notamment les pauses et les heures de dîner.
Interdisez l’accès aux chantiers commerciaux aux employés non essentiels, et prévoyez une zone pour les livraisons, à laquelle seuls le livreur et le réceptionnaire des marchandises auront accès. Dans l’idéal, c’est ce dernier qui devrait décharger la cargaison (en utilisant l’EPI approprié), pendant que le premier reste dans le véhicule.
Sur les chantiers résidentiels, il faut éviter le plus possible que les travailleurs et les occupants se croisent. Selon l’ACC, il est possible d’effectuer des travaux urgents dans une résidence où l’occupant a possiblement contracté la COVID-19 ou est en isolement volontaire, « à condition que les travailleurs portent des gants en nitrile, des combinaisons de protection Tyvek ou combinaisons de travail et une protection faciale ou respiratoire ».
Ne lésinez pas sur le nettoyage
Instaurer des périodes tampons entre les quarts de travail peut faciliter la désinfection et le nettoyage adéquats des surfaces fréquemment touchées dans les aires communes (ex. : salles de bains, coins-repas), des outils, de l’équipement et des véhicules partagés par les travailleurs (qu’il faut désinfecter entre chaque utilisation et chaque quart).
Peu de gens maîtrisent les protocoles de nettoyage (qui sont parfois étonnamment complexes) sur le bout de leurs doigts. Pour ne rien laisser au hasard, l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a publié un guide sur le nettoyage et la désinfection des espaces publics pendant la COVID-19.
Il faudra définir des politiques et procédures adaptées à votre chantier; nommer un surveillant qui veillera au respect des règles pourrait aussi être une bonne idée
Selon l’ASPC, les surfaces fréquemment touchéesporte et d’armoires, aux mains courantes, aux boutons d’ascenseur, aux interrupteurs, aux robinets, aux tables, aux comptoirs, aux appareils électroniques, etc. On ne connaît pas encore la durée de vie (ou de contagion) du virus sur une surface, mais les premières études suggèrent qu’il peut y survivre pendant quelques heures, voire quelques jours.
L’ASPC recommande d’utiliser des produits qui nettoient et désinfectent à la fois, comme les solutions prémélangées et les lingettes désinfectantes du commerce. L’Agence préconise également d’utiliser les désinfectants pour surfaces dures assortis d’un numéro d’identification de médicament (DIN) de Santé Canada. Ce code à huit chiffres confirme que le produit est sûr et que sont les plus susceptibles d’être contaminées. On pense aux poignées de son utilisation a été approuvée au Canada.
Autre solution pour les surfaces fréquemment touchées : les éliminer tout simplement en troquant les robinets, les distributeurs de serviettes en papier et les poubelles pour des versions « sans contact », et en retirant les poignées de porte, voire les portes, lorsque c’est possible. Vous pouvez aussi munir vos portes d’un mécanisme à ouverture automatique.
Instaurez des règles d’hygiène
Qui dit resserrement des protocoles de nettoyage dit resserrement des règles d’hygiène, comme le lavage des mains. Les autorités sanitaires canadiennes ne cessent de répéter aux Canadiens de se laver les mains, mais il n’y a pas de garantie que tout le monde le fait bien ou assez souvent. Les travailleurs pensent peut-être à le faire avant de manger, mais pas forcément avant de sortir fumer. Affichez des messages de rappels pour qu’ils ne baissent pas leur garde
L’idéal serait que les travailleurs aient accès à de l’eau courante et à du savon; autrement, fournissez-leur du désinfectant pour les mains à base d’alcool. Comme Santé Canada et les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies, l’ASPC recommande aux travailleurs d’éviter de se toucher la bouche, le nez et les oreilles sans s’être lavé les mains, et d’éternuer dans un mouchoir ou le creux de leur coude.
Envisagez le port du masque
On recommande de porter un masque non médical pour réduire les risques de transmission du virus; il ne faut toutefois pas que cette protection gêne la vue ou interfère avec l’exécution des tâches.
Dans ses lignes directrices sur le port du masque non médical, l’ASPC explique qu’il n’est pas encore prouvé que le masque ou le couvre-visage artisanal protège la personne qui le porte, et que cette pratique ne doit pas se substituer à la distanciation physique et au lavage des mains. L’Agence soutient toutefois qu’il peut s’agir d’une mesure supplémentaire pour protéger les autres, même si le porteur ne présente aucun symptôme.
Gardez l’œil sur vos employés, et mobilisez-les
Les travailleurs ont aussi un rôle à jouer dans la prévention des infections : s’ils se sentent en danger ou pensent que leur santé est menacée, c’est à eux que revient la décision de continuer à travailler ou non. En vertu des lois provinciales en matière de santé et de sécurité au travail, les employeurs doivent assurer la sécurité sur leurs chantiers et protéger leurs employés, qui ont le droit de refuser d’exécuter un travail dangereux.
Les travailleurs ont par ailleurs la responsabilité de veiller mutuellement à leur sécurité et doivent donc respecter les mesures d’intervention et de prévention et accepter que leurs déplacements d’un chantier à l’autre ou d’une zone à l’autre soient surveillés et consignés.
Les travailleurs ont par ailleurs la responsabilité de veiller mutuellement à leur sécurité et doivent donc respecter les mesures d’intervention et de prévention et accepter que leurs déplacements d’un chantier à l’autre ou d’une zone à l’autre soient surveillés et consignés.
La période d’incubation du coronavirus est longue; il peut s’écouler jusqu’à 14 jours avant qu’une personne ayant contracté la maladie s’en rende compte. Il est donc indispensable que les entreprises en construction et les entrepreneurs fassent un suivi rigoureux des déplacements de leurs employés (tout en respectant leur vie privée). Si un employé apprend qu’il a la COVID-19, son employeur devra fournir aux autorités sanitaires locales une liste des endroits où il a travaillé et des collègues avec lesquels il a pu être en contact.
Un employé qui présente des symptômes doit remplir l’outil d’auto-évaluation en ligne, appeler les autorités sanitaires de sa province ou communiquer avec son médecin de famille. Quant aux collègues avec qui il a pu être en contact, ils doivent aviser leur superviseur et se placer en isolement.
Suite des choses
Beaucoup de gens sont impatients de retourner au travail, mais nous devons tout faire pour éviter une nouvelle flambée des cas. Les protocoles de prévention des infections sur les chantiers aideront les travailleurs – et leur famille – à rester en sécurité et à continuer d’aplatir la courbe.
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